Rencontre avec Constance Clavel, ou l’art de créer les couvertures de livres

Juin 23, 2025

Qui n’a pas déjà acheté un livre juste parce sa couverture était trop belle ?! La couverture d’un livre est ce qui attire en premier le regard des lecteurs et des lectrices et les maisons d’édition rivalisent d’inventivité pour proposer des couvertures toujours plus attractives.

Derrière le succès d’un livre, se cachent le talent de l’auteur·e mais aussi le travail d’orfèvre de la personne en charge de la création de la couverture.

Depuis plus de quinze ans, Constance Clavel est l’une de ces artisanes spécialisées en graphisme : elle est capable de transmettre en images le message de l’auteur·e pour donner vie à la couverture de son ouvrage.

Sensible et créative, Constance s’adapte avec brio aux attentes de chaque maison d’édition et de ses auteur·e·s. Une expertise reconnue, qui lui vaut la confiance des professionnel·le·s de l’édition.

Rencontre avec cette passionnée qui puise son inspiration dans les beaux packagings proposés en épicerie fine. Un bon livre, c’est un peu comme une tablette de chocolat raffinée qu’on déguste avec bonheur : l’emballage est aussi important que son contenu !

portrait de Constance Clavel, directrice artistique qui crée des couvertures de livres pour plusieurs maisons d'édition

Constance Clavel, directrice artistique et graphiste freelance

Constance, tu es directrice artistique et graphiste en freelance pour plusieurs maisons d’édition, est-ce que tu peux m’expliquer en quoi consiste ton métier ? 

Mon métier de graphiste consiste à mettre en page le texte et l’image de couvertures de livres. Pour chaque ouvrage, je recherche la typographie adaptée ainsi que l’image, et je fais en sorte que les deux fonctionnent bien ensemble.

Il m’arrive aussi de charter des auteur·e·s et de créer de l’identité visuelle de collections, en tant que directrice artistique. 

J’ai une vue d’ensemble sur des collections et j’échange avec l’éditeur ou l’éditrice sur le positionnement. À ce titre, je fais un peu plus partie de l’élaboration d’une collection. On discute du brief avec l’éditeur ou l’éditrice.

5 couvertures de livres de la collection Leduc Poche : Voyager entre les mondes d'Anne Givaudan, L'éveil des sorcières de Katia Bougchiche, Mon bref passage dans l'autre monde de Fabienne Raoul, Parcours d'une âme, parcours d'une vie de Christine André et L'accompagnement des âmes dans l'au-delà de Christelle Dubois
5 couvertures de livres de la collection Nami : Cette petite voix dans ma tête de Valérie Roumanoff, La bibliothèque des rêves secrets de Michilo Aoyama, Le bruit de l'absence de Caroline de Surany, Le restaurant des recettes oubliées de Hisashi Kashiwai et Bienvenue à la charmante pension de Cecilia Duenas de Mamen Sanchez
5 couvertures de livres de la collection Animae : Questions à l'univers de Lulumineuse, Plantes de sorcières de Clémentine Desfemmes, Révélations galactiques de Anne Givaudan, Développez vos facultés énergétiques de Jean-Didier et L'infini espoir de Anne-Hélène Gramignano

Trois collections réalisées par Constance Clavel pour les éditions Leduc, Nami et Animae

Quand un éditeur ou une éditrice te contacte pour réaliser une couverture, en général il ou elle a déjà une vision ?

Oui, l’éditeur ou l’éditrice a une vision et sait déjà si on part sur une piste illustrée, une piste photo ou une piste typographique. Il ou elle me dit s’il faut mettre l’auteur·e en avant ou pas. Il y a donc un brief précis sur le positionnement du livre, qui détaille si la couverture doit casser les codes, être précurseure ou si l’éditeur ou l’éditrice souhaite poursuivre une ligne graphique déjà bien installée en librairie. 

En tant que graphiste, je réponds au brief donné par la maison d’édition. Mais avec le temps, les éditeurs et éditrices me font confiance et me demandent davantage mon avis. Les briefs sont de plus en plus ouverts. 


📚 Le parcours de Constance

📙 2004 : Diplôme supérieur d’arts appliqués en graphisme et édition à Olivier de Serres. 

📙 La même année, Constance intègre les éditions Gallimard en tant que graphiste dans le département beaux livres, livres de poche et littérature générale.

📙 2010 : Constance décide de se mettre à son compte afin de travailler pour plusieurs maisons d’édition et faire davantage d’illustrations.

Tu as parlé de “charter un·e auteur·e”, qu’est-ce que tu veux dire par là 

“Charter un·e auteur·e”, c’est un peu le ou la considérer comme une marque. Sachant qu’il ou elle va écrire plusieurs livres, il est important de faire apparaître son nom de manière reconnaissable en couverture de chacun de ses livres. 

Quand le livre d’un·e auteur·e a très bien marché, on fait en sorte que la couverture de son prochain livre soit très identifiable, avec une typographie spécifique pour le nom de l’auteur·e et un positionnement identique pour tous les livres. On choisit aussi un style d’illustration identifiable. 

C’est important pour les auteur·e·s qui fonctionnent très bien. Je pense notamment aux livres de Donato Carrisi chez Calmann-Lévy, que j’ai chartés, ou à ceux de Sandrine Collette, publiée au Livre de Poche.

J’ai réalisé la couverture de son premier roman et j’ai charté le nom de l’auteur. Le livre ayant très bien fonctionné à l’étranger, la maison d’édition espérait de bonnes ventes en France. Pour les ouvrages suivants, elle a conservé cette charte avec la typographie que j’avais choisie.

« Charter » un·e auteur·e, c’est un peu le ou la considérer comme une marque.

Constance a charté le prénom et le nom de l’auteure « Sandrine Collette » pour ses ouvrages publiés par Le Livre de Poche.

Concrètement, quand un éditeur ou une éditrice te contacte pour réaliser une couverture, quelles sont les informations qu’il ou elle te donne ?

Quand un éditeur ou une éditrice me propose de réaliser une couverture, il ou elle a déjà souvent une idée en tête, ou bien il ou elle me partage ce à quoi pense l’auteur·e. Je lis la quatrième de couverture pour découvrir le sujet de l’ouvrage, mais souvent c’est en parlant avec l’éditeur ou l’éditrice que des images me viennent en tête. 

L’éditeur ou l’éditrice me dit quand il y a un budget fabrication possible, ce qui me permet d’imaginer du fer à dorer, un Pantone en plus ou du vernis sélectif. Ce sont des effets de fabrication qui donnent un coup de peps à la couverture.

Acheter un livre en grand format est une dépense souvent importante pour le lectorat, ces petits plus en fabrication apportent, à mon avis, une réelle satisfaction au lecteur et à la lectrice, c’est comme un petit cadeau qu’on lui fait !

Je présente en général cinq ou six propositions différentes. À force de travailler avec les mêmes éditeurs et éditrices, ils et elles savent que la première proposition est celle en laquelle je crois le plus. 

Ma façon de travailler, c’est vraiment comme des flashs que j’ai en tête quand on me parle du livre. Mon esprit est rempli d’images…

Ces petits plus en fabrication apportent, à mon avis, une réelle satisfaction au lecteur et à la lectrice, c’est comme un petit cadeau qu’on lui fait !

C’est un peu comme si tu voyais la vie en images !

Oui, je vois la vie en images : on me parle et je vois des images qui défilent, comme des diapositives à l’ancienne. Je ne lis pas le manuscrit quand je fais les couvertures, car je n’ai pas envie de coller totalement à l’histoire.

L’auteur·e, avec qui je ne suis jamais en contact direct, a souvent son idée en tête et je suis la première personne à lui offrir une autre image que ce à quoi il ou elle pense. C’est assez émouvant !

Ça arrive d’ailleurs que l’auteur·e me contacte sur Instagram pour me remercier. Ce sont des petits messages très agréables et délicats. Souvent, les auteur·e·s me confient que la couverture représente exactement ce qu’ils avaient en tête, ou alors ils ou elles ont été surpris·es par ma proposition, mais ravi·e·s !

Ça me fait très plaisir, d’autant que je n’ai pas lu leur livre ! C’est ça qui est magique et je suis toujours étonnée de voir la façon dont ça se passe. 


📚 Les banques d’images utilisées par Constance pour ses recherches iconographiques

📙 Trevillion.

📙 Arcangel, pour l’atmosphère romanesque ou thriller.

📙 Shutterstock, pour les livres de développement personnel.

C’est ce qui te plaît dans ton métier ?

Oui ! J’ai fait une école d’arts appliqués et je ne fais pas des couvertures pour que ça me plaise et que mon book soit magnifique. Je fais des couvertures pour qu’elles plaisent à l’éditeur ou à l’éditrice et à l’auteur·e.

Et bien sûr, pour que ça plaise aussi au lectorat, afin que le livre se vende. Pour moi, c’est vraiment un service, donc il faut que j’arrive à comprendre ce que veulent les maisons d’édition. 

Je n’ai pas de style défini et je peux faire plein de choses différentes. Et comme je suis graphiste et illustratrice, je me sers de ces deux casquettes. 

Je peux aussi demander à des illustrateurs ou illustratrices de le faire à ma place, si je ne me sens pas de réaliser l’illustration. Je l’ai notamment fait pour le premier livre de la marque Nami. Tout me convient, du moment que ça plaît !

Les couvertures coups de cœur réalisées par Constance 

Tu réalises des couvertures pour des livres de fiction et pour des livres pratiques. Quelle est ton approche sur ces deux secteurs très différents 

La fiction destinée aux adultes

Je fais de la fiction plutôt destinée aux adultes (romans et policiers). Les romans policiers, c’est amusant à illustrer en couverture, parce qu’il y a des jeux de typographie qui sont riches. Les typos peuvent être texturées, alors qu’en roman, elles sont plus “calmes”. 

Pour un roman, la couverture passe par une image de qualité que je trouve dans des banques d’image spécifiques et que je retravaille sur Photoshop en mixant plusieurs visuels. Il m’arrive ainsi de mixer une, deux, voire trois images ensemble pour changer un fond, ou mettre une autre femme en premier plan. 

Les livres pratiques

Dans le cadre des livres pratiques, les codes sont différents, ce sont souvent des fonds blancs avec une image forte. J’aime le côté presque “publicitaire”, c’est-à-dire le fait de résumer en une image forte le problème évoqué dans le livre. 

À un moment donné, j’avais d’ailleurs hésité à travailler dans la publicité, parce que j’aime bien concentrer un thème en une image. Cela demande un travail de réflexion et une capacité à synthétiser.

Par exemple, pour un livre sur un problème de poumons, on peut bien sûr illustrer par un visuel de cet organe, mais ce n’est pas très attractif en couverture. À la place, on peut choisir de mettre une fleur de pissenlit sur laquelle on souffle. Le souffle fera alors penser au poumon. 

En fait, on peut essayer d’illustrer différemment un livre et trouver une approche plus poétique, ouverte, plus inattendue aussi. 

Les cosy mystery

Je réalise aussi des couvertures pour une autre forme de littérature, les “cosy mystery”. Ce sont des “cosy crimes” qui marchent bien en librairie, dont les couvertures sont amusantes à faire !

J’ai ainsi dessiné les couvertures d’une série de S.J. Bennett, « Sa Majesté mène l’enquête », ainsi que la série de Sylvie Baron, « Les petits meurtres du Tricot-Club ». 

À chaque fois, ce sont des styles différents et à l’inverse des livres pratiques avec une image forte, là il faut illustrer une intrigue qui fourmille de petits détails. Ça rend la couverture sympathique, ludique, un peu comme un beau papier cadeau.

Pour ces livres, je travaille aussi la quatrième de couverture comme un ensemble avec la couverture.  

3 couvertures de livres de la série Sa majesté mène l'enquête de S.J. Bennett : Bal tragique à Windsor, Bain de minuit à Buckingham et Pas le moral à Balmoral

Deux séries publiées par Les Presses de la Cité et Calmann-Lévy, dont les couvertures sont réalisées par Constance.

Et comment est-ce que tu nourris ta créativité et ton univers graphique ? Tu te tiens au courant des dernières tendances en librairie ?

Je vais beaucoup dans les librairies anglaises, parce que les Anglais sont très forts en couvertures et ils ont une autre sensibilité que la nôtre. Je me rends aussi dans des magasins un peu chic, qui proposent des packagings très raffinés, ou dans des épiceries fines, des magasins de thé et des chocolatiers. Je regarde leurs boîtes d’emballage, car eux aussi suivent une mode graphique. Ils ont des variations de couleurs et des façons d’imprimer innovantes. 

J’aime bien la manière dont une belle tablette de chocolat est composée, la façon dont elle est mise en scène à l’horizontale, avec beaucoup de blanc par exemple. Une plaquette de chocolat, ça ressemble beaucoup à un livre : on est attiré et après, on le goûtera ! C’est un peu le même processus d’achat que pour un livre.

Finalement, ce qui m’inspire le plus, ce sont les magasins de nourriture, les épiceries italiennes, grecques… L’univers du packaging raffiné et luxueux !

J’ai aussi passé beaucoup de temps chez les parfumeurs et regardé les illustrateurs et les illustratrices qui déclinent leur univers sur les packagings des bouteilles. 

Finalement, ce qui m’inspire le plus, ce sont les magasins de nourriture, les épiceries italiennes, grecques… L’univers du packaging raffiné et luxueux !

On a parlé de ta capacité à transformer les mots en images. Est-ce que tu as toujours voulu mettre ce talent au service de l’édition 

Je me souviens que dès mes 10 ans, avec mes amies, on lisait les mêmes livres, puis chacune choisissait d’illustrer un personnage ou une maison. On le faisait avec les livres de la Comtesse de Ségur. 

On se disait : “Tiens, comment tu vois la maison ? Et toi, comment tu vois le jardinier ?”

Puis on les dessinait et je trouvais ça incroyable, car on ne voyait pas du tout la même chose ! On en a passé des étés avec les copines à faire ça et j’ai toujours adoré voir ce que l’autre avait dans sa tête.

J’ai très vite été attirée par le monde de l’édition et je suis entrée chez Gallimard en stage, de manière assez naturelle. J’ai mis en page les deux tomes des Écrits sur l’art d’André Malraux. C’était la première Pléiade illustrée… Costaud ! 

J’y suis restée sept ans, puis j’ai eu envie de développer le côté illustration. J’ai alors eu la chance de bénéficier d’un congé de création d’entreprise pendant deux ans : je travaillais la moitié du temps chez Gallimard et l’autre moitié, j’étais à mon compte. Cela m’a permis de me lancer à moindre risque. 

Ensuite, j’ai démissionné et cela fait une quinzaine d’années que je suis à mon compte. Ce rythme me convient bien et il me permet de concilier vie pro et vie personnelle, familiale. 

J’ai vu qu’en plus de tes collaborations avec plusieurs maisons d’édition, tu réalises des illustrations pour des hôtels.

Il y a quelques années, j’avais fait un carnet de voyages pour un grand hôtel, le “M”, à Megève. C’est un carnet de voyages d’une trentaine de pages, qui se trouve dans toutes les chambres de l’hôtel. J’ai adoré ce projet et j’ai aussi illustré la carte du restaurant. 

Illustrations du carnet de voyage réalié par Constance pour les clients de l'hôtel M à Megève

Illustrations réalisées par Constance pour le carnet de voyages proposé à la clientèle de l’hôtel M à Megève

Récemment, j’ai collaboré avec Le Mandarin oriental, un hôtel situé à Marrakech. J’ai créé leur communication liée aux fêtes de fin d’année. 

Illustrations réalisées par Constance pour l'hôtel Le Mandarin Oriental de Marrakech

Illustrations réalisées par Constance pour l’hôtel Le Mandarin Oriental de Marrakech

Ces deux projets m’ont sortie de ma zone de confort. Ce sont deux styles totalement différents et je ne sais pas si on pourrait penser que c’est la même personne qui les a faits ! 

Je me suis adaptée à la demande des clients : pour l’un, c’est un style dessiné, aquarellé, et pour l’autre, ce sont des illustrations numériques, réalisées en quatre couleurs, avec un rendu très design.

Ça me fait penser que j’ai aussi dessiné à l’encre de Chine les illustrations du livre Petrograd 1916, paru aux éditions Les Deux Soeurs en 2021. J’aime aussi beaucoup utiliser l’encre.

J’aimerais développer encore plus ce type de collaboration, car cela m’oblige à voir les choses en panoramique. 

Je me renouvelle, je rencontre de nouvelles personnes et j’appréhende d’autres façons de travailler, avec de nouveaux process de validation. 

Vue d'un bâtiment historique reproduite à l'encre de Chine par Constance
Vue de Notre Dame de Paris réalisée à l'encre de Chine par Constance

Deux illustrations réalisées à l’encre de Chine par Constance

Ce sont deux styles totalement différents et je ne sais pas si on pourrait penser que c’est la même personne qui les a faits !

Et comment est-ce que tu choisis les projets qu’on te propose ? Il t’arrive d’en refuser ?

Je choisis toujours les personnes avec lesquelles je travaille. C’est extrêmement important d’être en phase avec la personne avec qui je collabore. J’ai la chance, pour le moment, de travailler régulièrement avec plusieurs maisons. Je sens tout de suite si ça va être fluide ou pas. 

Si je refuse un projet, c’est que je sens que mon équilibre vie professionnelle/vie personnelle va vaciller ! J’essaye de garder l’équilibre ! Je peux refuser aussi un projet si je suis sur un gros enjeu inédit et qu’il faut que je concentre beaucoup mon énergie dessus. Mais je refuse peu, le rythme est très agréable depuis plusieurs années.

Travailler avec des éditeurs et des éditrices, c’est une grande joie pour moi : c’est fécond et ça me permet d’aller un peu plus loin. Je suis contente quand un·e client·e me demande de pousser encore plus mon idée, ça veut dire que je ne suis pas allée jusqu’au bout et il en sort des choses meilleures.

Je suis très reconnaissante pour ces personnes qui me le demandent avec délicatesse. Je réalise alors quelque chose de plus ambitieux. Quand on travaille seule comme moi, on a l’impression de faire quelque chose de bien, mais on peut encore faire mieux. Et pour ça, il faut que quelqu’un nous le demande ! 

Travailler avec des éditeurs et des éditrices, c’est une grande joie pour moi : c’est fécond et ça me permet d’aller un peu plus loin.

Est-ce que, parfois, le processus de validation d’une couverture est compliqué ?

Oui, il y a plusieurs cas de figures. Il arrive que des couvertures demandent énormément d’allers-retours. En général, j’ai remarqué que c’est dû au fait que l’éditeur, l’éditrice ou l’équipe commerciale n’arrive pas à bien la positionner. 

Dans ces moments-là, j’ai un peu l’impression de subir. On a choisi une piste et ça coince. En amont, Il y a souvent un livre difficile à positionner ou un gros enjeu, et donc beaucoup de questionnements. La maison d’édition attend alors un peu que j’arrive avec ma baguette magique !

Parfois aussi, une couverture est validée rapidement et au dernier moment, l’image n’est plus disponible. C’est la grosse tuile et il faut alors tout refaire en un temps record !

Mais aujourd’hui, heureusement, quand ça arrive, je suis confiante, car je me suis rendu compte que la nouvelle proposition sera encore mieux que celle qui avait été validée.

Je me souviens que c’est arrivé pour la couverture du Chuchoteur de Donato Carrisi. Tout était validé, l’image était parfaite. Et au dernier moment, l’image n’était plus disponible… Au final, la nouvelle image choisie est encore mieux et plus morbide !

Dans ces cas-là, ça m’est arrivé aussi d’utiliser ChatGPT. 

Couverture du Chuchoteur de Donato Carrisi (Calmann-Lévy, 2010), réalisée par Constance

Ah oui, merci d’en parler ! L’intelligence artificielle est un outil qui révolutionne de nombreux secteurs, dont celui de l’édition.

Oui, je pense que c’est important d’en parler. J’ai eu le cas d’un livre pour lequel l’illustration n’était plus disponible et il fallait que je reste dans la veine de ce qui avait été validé. J’ai utilisé ChatGPT, parce que je savais exactement le résultat que je voulais. 

Je n’utilise jamais ChatGPT pour qu’il me donne une idée, mais pour qu’il réalise l’idée que j’ai en tête et que je ne retrouverai pas sous forme d’image.

J’utilise l’image qu’il génère, puis je la modifie. Il faut toujours vérifier scrupuleusement le rendu, car il y a des erreurs. 

Bien sûr, si j’utilise l’IA, je suis transparente et préviens la maison d’édition que j’y ai eu recours.

Je pense que pour les romans, l’IA peut aider à représenter un fond réaliste et vivant qui correspond vraiment à l’époque représentée. Elle est capable de proposer une reconstitution historique précise, ce qui permet de renouveler les propositions actuelles. 

Ça rend service aux couvertures et permet de proposer de nouveaux visuels. D’ailleurs, les banques d’images utilisent désormais l’IA à 50 %. 

Pour te donner un exemple concret, j’ai eu recours à l’IA pour la couverture du livre de Fanny Marais, Je ressens, donc je dis. J’ai demandé à l’IA d’utiliser une gravure de Descartes et de lui faire faire un clin d’œil.

Je n’utilise jamais chatGPT pour qu’il me donne une idée, mais pour qu’il réalise l’idée que j’ai en tête.

Couverture du livre Je ressens, donc je dis de Fanny Marais paru aux éditions Leduc

Couverture réalisée par Constance pour le livre de Fanny Marais,
Je ressens, donc je dis (Leduc, 2024)

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🌼​  Et retrouvez ici l’articlé dédié à l’élaboration d’une couverture.

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  1. Page dit :

    Merci à vous deux pour cet échange enrichissant ! Bravo à Constance pour sa grande créativité et son humilité dans l’approche de l’illustration.

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