Juin 3, 2025
À l’heure où de nombreux outils et plateformes permettent de s’auto-publier, de plus en plus d’auteur·e·s choisissent cette option pour sa facilité, son accessibilité et sa rapidité à diffuser leur livre.
Y a-t-il donc toujours un intérêt à passer par une maison d’édition ? Et quels en sont les avantages ? Dans cet article, je vous propose un tour d’horizon de l’intérêt d’être accompagné·e par des professionnel·le·s du secteur du livre, que ce soit pour l’éditing de votre manuscrit ou la prise en charge de tout l’aspect promotionnel et logistique.
Je l’ai déjà abordé dans plusieurs articles : publier votre livre dans une maison d’édition permet d’avoir le retour affiné d’un ou d’une éditrice sur votre texte.
Grâce à son regard expérimenté, il ou elle vous fera des remarques ajustées sur la qualité de votre manuscrit et pourra être force de propositions pour retravailler certains passages ou restructurer l’ensemble en fonction des attentes du lectorat visé. Ce ou cette professionnelle est un précieux intermédiaire entre vous et votre public. Il ou elle sait ce qui marche, ce qui fonctionne moins bien, et sera de très bon conseil pour échanger avec vous sur le titre, la couverture de votre livre.
D’ailleurs, je conseille aux auteur·e·s qui choisissent l’auto-édition de solliciter, si cela est possible, l’avis d’un ou d’une professionnel·le sur leur texte. En tant qu’auteur·e, et c’est bien normal, on manque souvent d’objectivité sur son contenu. Un tel échange permet de procéder aux ajustements nécessaires et de proposer un contenu bien adapté aux attentes du public.
🌼 Pour retrouver les missions du service éditorial au sein d’une maison d’édition, cliquez ici !
En plus de ce regard critique et professionnel sur votre manuscrit, la maison d’édition fait appel à un ou une spécialiste pour relire et, au besoin, réécrire, restructurer et styler votre texte.
Cette personne en charge de la préparation de votre manuscrit relit attentivement le texte pour corriger les coquilles, traquer les incohérences, les passages abscons ou pas assez vulgarisés pour le lectorat visé, redondants… En fonction des directives données par l’éditeur ou l’éditrice, son intervention est plus ou moins approfondie : réécriture, restructuration, proposition de développements supplémentaires, d’ajouts de rubriques…
C’est aussi elle qui va styler votre texte : elle appliquera des feuilles de style à chaque élément du manuscrit.
Cette étape de travail sur le texte est cruciale pour assurer la qualité de votre livre. Et quand on me demande l’intérêt de passer par une maison d’édition pour la publication d’un manuscrit, je cite souvent cette étape de relecture et de corrections sous word par un·e professionnel·le. Dans le cas de l’auto-édition, cette étape n’existe pas et elle est pourtant essentielle pour bien adapter le texte au lectorat et proposer un contenu fluide, clair et attractif.
🌼 Si vous souhaitez en savoir plus sur la façon dont est préparé un manuscrit dans une maison d’édition, retrouvez ici l’interview de Bleuenn Jaffres, éditrice freelance.
Quand vous êtes publié·e par une maison d’édition, vous profitez du savoir-faire d’un·e maquettiste qui monte votre texte afin de lui conférer une mise en forme professionnelle.
Si le manuscrit vient étoffer une collection, alors le ou la maquettiste applique la charte de collection, l’univers graphique étant déjà calé.
Par contre, si c’est un ouvrage dit « hors collection », c’est-à-dire qu’il n’entre pas dans une collection préexistante, alors vous bénéficiez d’une création de maquette unique pour votre livre.
Votre manuscrit ayant été stylé sous word par le ou la préparatrice de copie, la maquette s’applique automatiquement lors de la mise en page du texte.
🌼 Vous pouvez retrouver ici les missions de la maquettiste et graphiste Jennifer Simboiselle, qui conçoit des maquettes et des couvertures pour plusieurs maisons d’édition.
La qualité professionnelle d’une maison d’édition passe également par le fait qu’une fois mis en forme sous forme d’épreuves, votre texte est une nouvelle fois relu par un ou une relecture spécialisée en orthographe et typographie, en parallèle à votre relecture attentive.
Rien de tel que toutes ces étapes de validation pour traquer les dernières coquilles ou incohérences qui auraient échappé au travail éditorial réalisé en amont.
La réalisation de la couverture est une étape cruciale de la vie du livre, car c’est la clé d’entrée, celle qui permet aux lecteurs et aux lectrices d’être attiré·e·s par l’univers qu’il dégage.
Plusieurs options existent : couverture typographique, couverture avec une illustration ou une photo, etc. La couverture fait toujours l’objet de nombreux échanges entre l’éditeur ou l’éditrice et l’auteur·e. Et pour la réalisation de la couverture, la maison d’édition fait appel soit à un studio graphique, soit à un ou une directrice artistique ou un·e graphiste en externe. Vous bénéficiez donc à nouveau de l’expertise d’un·e professionnel·le.
L’avantage de passer par une maison d’édition est de bénéficier de l’excellente connaissance de l’éditeur ou de l’éditrice sur cet élément central du livre. Ce ou cette professionnelle connait très bien le marché et les tendances en matière de couvertures, il ou elle est donc le mieux placé·e pour vous conseiller de façon efficace, tout en valorisant la singularité de votre livre.
La couverture et le titre font d’ailleurs également l’objet d’échanges nourris en réunion commerciale, au moment où l’éditeur ou l’éditrice présente le livre à l’équipe commerciale qui ira ensuite le placer auprès des libraires. Autant de précieux retours de professionnel·le·s qui prennent le pouls du terrain au quotidien.
Tous ces échanges rendus possibles dans une maison d’édition, c’est donc l’assurance d’une couverture parfaitement adaptée aux attentes du lectorat et une mise en avant des points forts du livre.
📚 L’importance de la quatrième de couverture
Qu’est-ce qu’une « quatrième de couverture » ? On appelle ainsi le texte qui se trouve au verso d’un livre, c’est-à-dire ce qui apparaît quand on retourne un livre. Il s’agit d’un texte court qui doit être le plus attractif et impactant possible.
Tout comme le visuel de première de couverture, c’est un élément décisif dans l’acte d’achat. Il est travaillé de façon rigoureuse par l’éditeur ou l’éditrice, afin d’être efficace et de susciter le désir du lecteur ou de la lectrice.
Être publié·e en maison d’édition signifie que votre livre est publié au format numérique, mais aussi au format papier et chaque maison d’édition comprend un service spécialisé dédié à ce savoir-faire unique.
Le ou la fabricant·e en charge de votre livre est un peu comme un·e artisan·e qui va donner vie à votre livre sous sa forme papier. En concertation étroite avec l’éditeur ou l’éditrice, il ou elle conseille sur le choix du papier, son grammage, les effets possibles à faire apparaître en couverture (gauffrage, fer à dorer, vernis sélectif…).
Ce ou cette professionnelle est en charge des demandes de devis auprès de différents imprimeurs, afin d’obtenir la meilleure qualité au meilleur prix. On peut dire que le service de fabrication est un peu comme « un magicien » qui concrétise ce que vous et votre éditeur ou éditrice projetez, tout en étant garant des budgets alloués au livre.
C’est un critère important à prendre en compte quand on souhaite publier. Lorsque l’on choisit l’auto-édition, on commence par toucher son premier cercle de lecteurs et de lectrices, c’est-à-dire le réseau qui nous suit et qui est « captif ». Avec une promotion bien ciblée, un auteur·e touche donc cette cible, mais la difficulté, ensuite, est de réussir à gagner en visibilité afin de toucher un lectorat plus large.
Bien sûr, quand on diffuse son livre sur les plateformes mondiales telles que Amazon, par exemple, on peut toucher un public illimité, mais il faut bien reconnaître que l’offre est devenue tellement pléthorique – notamment avec la multiplication des livres générés par l’intelligence artificielle – qu’il est difficile de se faire une place de choix sur le marché.
Heureusement, grâce à la puissance des avis de lecteurs et de lectrices mis en ligne et à l’audience de certains book clubs, plusieurs livres bénéficient d’un excellent bouche-à-oreille et leur popularité devient virale.
En maison d’édition, vous bénéficiez de l’expertise de la force commerciale et de son impact auprès des libraires. Sa mission est de placer le maximum d’exemplaires de chaque ouvrage en librairie. C’est ce travail de fourmi qui permet au livre d’être présent dans toutes les régions de France.
Une maison d’édition assure la promotion des ouvrages qu’elle publie, en collaboration avec l’auteur·e et son réseau. En général, cette visibilité est anticipée plusieurs mois en amont de la parution du livre, afin d’établir la meilleure stratégie possible.
Les maisons d’édition sont, pour la plupart, dotées d’un service dédié au marketing et à la communication du livre. Et à l’ère des réseaux sociaux, plusieurs actions sont menées : précommandes pour mobiliser la communauté de l’auteur·e, posts et réels Instagram, vidéos de l’auteur·e parlant de son livre et de son parcours, interviews dans les médias, jeux-concours pour gagner un exemplaire du livre, séances de dédicaces, soirées de lancement, envoi d’un goodie (objet promotionnel) associé au livre…
Les idées ne manquent pas pour faire parler d’un livre à sa sortie et susciter l’envie de l’acheter, grâce à l’expertise des professionnel·le·s de la communication.
C’est donc tout l’intérêt de publier en maison d’édition : vous bénéficiez de la force du service communication et de la communauté de la maison d’édition acquise au fil des années. Rien de tel pour toucher un nouveau public. En mutualisant vos réseaux, vous amplifiez votre audience de façon importante.
🌼 Si vous souhaitez en savoir plus sur les actions précieuses d’une attachée de presse, consultez ici les missions réalisées par Magali Jacques, attachée de presse en charge de la promotion des enjeux aux éditions Larousse Pratique.
Un autre point essentiel à prendre en compte concerne la logistique, surtout dans le cadre d’un livre imprimé. Choisir un imprimeur qui propose une prestation de qualité à un coût raisonnable, stocker les exemplaires… tout ceci demande une logistique bien huilée et une trésorerie conséquente.
Une maison d’édition sous-traite cette partie à un diffuseur-distributeur aguerri à ce genre de missions.
Il m’est arrivé d’être en contact avec des auteur.e.s qui avaient auto-publié et souhaitaient passer par une maison d’édition, car cette devenait trop lourde à gérer pour eux.
Enfin, il reste une raison non tangible de l’intérêt de passer par une maison d’édition : pour les Français et les Françaises, le livre confère toujours à son auteur·e une image forte de « respectabilité ».
Et malgré une baisse alarmante de la fréquence de lecture, notamment chez les jeunes, ce fait ne change pas : le livre reste encore dans le cœur du public un objet de prestige qui donne à son auteur·e un véritable statut. Être auteur·e dans une maison d’édition représente encore une sorte de Graal et a un effet quasi magique sur l’image de l’auteur·e.
📚 Les Français·es et la lecture
Si vous voulez en savoir plus sur les le rapport qu’entretiennent les Français à la lecture, vous pouvez consulter le rapport réalisé par Ipsos pour le Centre national du livre en cliquant ici.
Le constat est rude et les chiffres sans appel : le taux de Français·es qui lisent au moins un livre par an, en dehors du cadre de leur travail et de l’école, est passé sous la barre des 50 %, à 48 %. Pour rappel, ce chiffre était de 62 % en 2018…
Baromètre 2025, Les Français et la lecture, CNIL
🌟 Alors, auto-édition ou maison d’édition traditionnelle ? Il n’y a pas de réponse toute faite, juste des critères à prendre en compte et à chacun·e de décider ce qui lui semble le plus important.
Dans cet article, j’ai souhaité mettre en avant le savoir-faire des maisons d’édition qui, à l’heure du « toujours plus vite », proposent encore un travail de qualité où l’on prend son temps d’éditer un livre.
Bien sûr, il existe plusieurs raisons de choisir l’auto-édition : une rémunération supérieure à l’édition classique qui propose des droits d’auteur·e aux alentours de 8 à 10 %, des délais plus rapides alors que l’édition d’un livre est un temps long…
Sans édulcorer le fait qu’il est difficile d’être publié·e en maison d’édition, la sélection étant particulièrement drastique au vu du nombre de manuscrits proposés.
🌼 Si vous souhaitez présenter votre manuscrit à une maison d’édition, vous retrouverez ici tous mes conseils, et ici s’il s’agit d’un oracle.
L’auto-édition permet de démocratiser l’accès à la publication et c’est une bonne chose, en phase avec la vivacité du retour à l’écriture, plébiscitée depuis le confinement. Il arrive d’ailleurs que des maisons d’édition repèrent des auteur·e·s qui ont auto-édité et leur proposent un contrat d’auteur·e pour leur nouvel ouvrage. C’est donc aussi une manière de se rendre visible auprès des maisons d’édition.
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