Le service éditorial d’une maison d’édition

Mai 19, 2025

Le service éditorial est « le cœur du réacteur » d’une maison d’édition. Il donne vie à tous les projets de livres et fédère l’ensemble des autres pôles de la maison. Tout part donc de lui.

Beaucoup de personnes pensent qu’être éditeur ou éditrice, c’est passer son temps à lire des manuscrits et faire des rendez-vous auteur·e·s autour d’un bon café. Bien sûr, les échanges avec les auteur·e·s sont nombreux, mais une grande partie du métier consiste aussi à jongler avec des plannings et des budgets serrés, à gérer des tâches administratives ou bien à superviser les missions des prestataires.

Dans cet article, je partage avec vous les différents métiers qui composent ce service stratégique et les formations aux métiers du livre qui existent sur le marché.

Le service éditorial

On distingue plusieurs postes au sein du service éditorial, avec chacun ses responsabilités : assistant·e d’édition, éditeur ou éditrice, responsable éditorial·e et directeur ou directrice éditoriale.

L’assistant·e d’édition

L’assistant·e d’édition travaille en étroite collaboration avec l’éditeur ou l’éditrice. Il ou elle s’occupe de la production des ouvrages, c’est-à-dire qu’il ou elle gère le suivi du livre de la remise du manuscrit jusqu’à l’envoi des fichiers en tirage.

Lorsque l’auteur·e remet son manuscrit finalisé, l’assistant·e d’édition se charge de la préparation de copie ou bien, s’il y a un budget pour cette prestation, il ou elle choisit de déléguer cette mission à une personne spécialisée externe à la maison d’édition.

Une fois le manuscrit préparé et validé par l’auteur·e, l’assistant·e d’édition envoie le texte en montage afin qu’il soit maquetté au bon format. Il ou elle sera en charge du suivi des épreuves jusqu’au bon à tirer de l’auteur·e. Parfois, il arrive que ce soit l’assistant·e d’édition qui s’occupe elle-même de la mise en page.

En parallèle au suivi d’épreuves, l’assistant·e d’édition se charge également de la conception et du suivi de la couverture du livre jusqu’à son envoi en impression.

L’éditeur ou l’éditrice

L’éditeur ou l’éditrice supervise les missions de l’assistant·e d’édition et toutes les étapes de la réalisation des ouvrages. Son rôle est essentiel dans l’accompagnement des auteur·e·s à l’écriture des manuscrits, on peut dire qu’il ou elle a un rôle de « time keeper », c’est-à-dire qu’il ou elle prend le temps d’échanger avec l’auteur·e pour s’assurer que la date de remise du manuscrit sera bien respectée. Il ou elle veille au bon déroulement du catalogue de parutions, qui a été calé en amont avec le ou la responsable éditorial·e.

L’éditeur ou l’éditrice réalise également les documents internes nécessaires à la vie du livre et à son référencement : fiches argumentaires, éléments pour le service de communication, informations entrées dans la base de données en vue du référencement… Ce ou cette professionel·le travaille en lien étroit avec le service de fabrication et de communication.

🌼​ Retrouvez ici le détail des missions de Bleuenn Jaffres, éditrice freelance. Dans cet article, elle partage avec moi son métier-passion !

Le service éditorial est l’un des piliers d’une maison d’édition.
Tout part de ce service qui donne vie au livre, en symbiose avec
les autres services de la maison d’édition.

Le ou la responsable éditorial·e

Le ou la responsable éditorial·e travaille en étroite collaboration avec un·e ou plusieurs éditeurs, éditrices.

C’est la personne qui établit le programme éditorial, il ou elle a donc une activité de veille importante. Au fait des tendances, c’est une défricheuse des prochains sujets. qui vont marcher et des auteur·e·s à potentiel.

Son emploi du temps est riche en rendez-vous, puisqu’il ou elle est en recherche perpétuelle d’auteur·e·s afin de développer le catalogue sur des thématiques validées en amont avec le ou la directrice éditoriale.

Il ou elle est garant·e du respect des budgets des ouvrages et des plannings annoncés.

Il ou elle travaille au quotidien en lien étroit avec le service juridique pour contractualiser les projets, ainsi que le service comptabilité qui valide notamment les comptes d’exploitation des ouvrages pour vérifier leur rentabilité.

Le ou la directrice éditorial·e

Le ou la directrice éditorial·e est décisionnaire dans la sélection des nouveaux projets. C’est la personne qui valide les projets proposés par la responsable éditoriale.

Manager dans l’âme, il ou elle donne l’impulsion à l’ensemble de l’équipe éditoriale et l’encadre au quotidien.

Il ou elle fait également beaucoup de relationnel pour apporter notamment de nouveaux partenariats, ou bien encore créer des passerelles innovantes entre les services. Généralement, le directeur ou la directrice éditoriale est responsable d’un pôle avec plusieurs sous-secteurs.

🌼​ Si vous souhaitez découvrir la réalité de ce métier, vous pouvez lire mon échange avec Séverine Corson, la directrice des projets éditoriaux aux éditions Le Lotus et l’Eléphant : c’est par ici !

📚 Pour en savoir plus sur les métiers de l’édition

📙 Le Syndicat national de l’édition propose des fiches pratiques claires et très bien faites qui détaillent chacun des métiers du secteur de l’édition. Pour plus d’informations, n’hésitez pas à consulter ce lien : métiers du secteur de l’édition.

📙 Je vous recommande également le site de l’Onisep, notamment pour le métier d’éditeur ou d’éditrice. Cliquez ici si vous voulez en savoir plus.

Les qualités requises pour travailler au sein du service éditorial d’une maison d’édition

Un·e chef d’orchestre qui accompagne le manuscrit jusqu’au livre imprimé

Pour travailler dans le service éditorial d’une maison d’édition, il est important d’être rigoureux·se et d’avoir le sens du détail. Il faut être consciencieux·se, organisé·e et savoir gérer des délais parfois serrés, afin d’assurer le suivi des épreuves en temps et en heure. Il faut bien sûr aussi avoir un bon relationnel avec les équipes en interne, les prestataires et avec les auteur·e·s, sans oublier le reporting précis à faire pour alerter en cas d’imprévus ou de délais non tenus.

Au poste d’éditeur ou d’éditrice, on apprend notamment à aiguiser son oeil sur les textes au fil des manuscrits qu’on reçoit et on identifie leurs forces et fragilités afin de proposer les améliorations nécessaires. Développer son sens critique tout en faisant ses retours aux auteur·e·s de façon bienveillante et constructive, telle est la clé du succès d’un éditeur ou d’une éditrice.

En tant que responsable éditorial·e ou directeur·rice éditorial·e, il convient d’avoir une vue d’ensemble du secteur, un sens aigu des priorités et des enjeux en fonction des spécificités de la maison.

En fait, quand on travaille dans un service éditorial, on développe rapidement un côté « chef d’orchestre » : on est garant·e que tout se passe bien à chaque étape de la réalisation du livre.

Du savoir-faire au savoir-être

Au fil de ma carrière, j’ai tout d’abord commencé en développant mes qualités de rigueur, de minutie et de lecture critique des textes. Et puis, au fur et à mesure des échelons gravis, c’est le relationnel avec les auteur·e·s qui a primé sur le reste. Surtout sur un secteur concurrentiel où je devais fidéliser les auteur·e·s afin de les accompagner de livres en livres au sein de la maison d’édition.

Séverine Corson, directrice de projets éditoriaux au Lotus et l’Eléphant, le dit très bien dans son interview : l’éditeur·rice a un rôle de sage-femme, de doula. Sa relation avec l’auteur·e est primordiale pour l’accompagner en douceur dans toutes les étapes de la réalisation de son livre. Le regard que pose l’éditeur ou l’éditrice sur son texte est très important pour l’auteur·e.

Pour résumer, on pourrait dire qu’on commence sa carrière avec un savoir-faire technique acquis en formation et, au fur et à mesure de l’accompagnement des auteur·e·s, on développe de façon complémentaire des qualités relationnelles affinées, un véritable savoir-être.

📚 Les qualités pour travailler dans le service éditorial d’une maison d’édition

📙 ​Excellente connaissance de la chaîne du livre et du code typographique

📙 ​Qualités d’expression orale et écrite

📙 ​Capacité d’analyse de textes variés

📙​ Rigueur et sens de l’organisation

📙​ Bon relationnel

📙​ Capacité à mener plusieurs projets de front dans le respect des plannings et des budgets

📙​ Curiosité, ouverture d’esprit et sens de l’esthétique

Les formations pour travailler dans l’édition

On me demande fréquemment quelles études il faut suivre pour travailler dans les métiers de l’édition. Plusieurs formations professionnalisantes existent sur le marché : BTS, DUT, Bachelor, Masters…

Une solide formation est recommandée pour travailler dans l’édition, car les maisons recherchent des personnes qualifiées qui ont une bonne connaissance de la chaîne graphique et des enjeux du secteur.

Cependant, tout comme on devient forgeron en forgeant, je me rends compte que c’est vraiment avec l’expérience que l’on devient éditeur ou éditrice. C’est au fil de mes expériences en maisons que j’ai appris à aiguiser mon oeil sur les textes. Même avec un diplôme très professionnalisant, rien ne remplace la réalité terrain d’une maison d’édition, avec sa réalité, ses contraintes, sa ligne éditoriale unique.

De plus, j’ai eu la chance de travailler dans plusieurs maisons d’édition différentes et, à chaque fois, les process ont été très différents. D’où l’importance de multiplier les stages ou les expériences en alternance. Rien de tel pour découvrir des façons de travailler diverses. Les formations ont bien compris cet enjeu et proposent, pour la plupart, des parcours en alternance pour former au mieux les futur·e·s professionnel·le·s.

📚 Pour en savoir plus sur les formations dédiées aux métiers du livre

Le site de l’Onisep liste les formations qui existent sur le marché :

👉​ Cliquez ici pour en savoir plus.

🌼​ Et retrouvez ici très bientôt mon échange avec Oriane Deseilligny, la responsable du Master 2 Politiques éditoriales et du Master 2 Commercialisation du livre à l’université Sorbonne Paris Nord.

L’importance de faire des stages

Le mieux, quand on se forme à un métier dans l’édition, est de faire des stages ou de privilégier l’alternance. Cela permet de se rendre compte de la réalité terrain d’une maison d’édition et d’être formé·e sur le terrain par un·e professionnel·le. Ainsi, on apprend beaucoup de choses de façon implicite, en complément de la formation reçue.

Et cela favorise également la rencontre avec des professionnel·le·s et la constitution d’un réseau.

En multipliant les expériences professionnelles en cours de formation, on comprend aussi mieux les spécificités de chaque structure. J’ai travaillé pour ma part dans huit maisons d’édition et aucune n’avait le même fonctionnement. Bien sûr, les étapes de la chaîne graphique sont les mêmes, mais au sein de chaque maison, les process et circuits de validation diffèrent, selon qu’il s’agit d’un grand groupe ou d’une entreprise familiale, par exemple. Chaque maison a son ADN et rien de tel que d’y passer plusieurs mois pour en prendre conscience et voir le fonctionnement qui nous convient le mieux.

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