8 erreurs à éviter dans l’envoi de votre manuscrit à une maison d’édition

Vous souhaitez envoyer votre manuscrit à une maison d’édition ? Voici quelques conseils pratiques pour mettre toutes les chances de votre côté d’être lu·e par l’éditeur ou l’éditrice qui recevra votre mail.

Tous les points que j’aborde ici sont des conseils de bon sens, mais ils sont trop souvent oubliés par les auteur·e·s. Un petit rappel n’est donc pas de trop pour bien préparer votre envoi !

1. Ne pas joindre de dossier de présentation pour accompagner votre manuscrit

Les maisons d’édition reçoivent chaque semaine énormément de manuscrits et un certain nombre d’entre elles ont d’ailleurs malheureusement dû refuser la réception de manuscrits, n’arrivant plus à « absorber » tous les textes reçus.

Aussi est-il plus que jamais indispensable de joindre à votre manuscrit un dossier de présentation qui synthétise son contenu de façon claire, structurée et attractive.

Que vous soyez l’auteur·e d’un oracle ou d’un livre en non-fiction, l’éditeur ou l’éditrice qui va lire votre mail pourra ainsi prendre connaissance rapidement de votre projet, vérifier qu’il entre bien dans sa ligne éditoriale puis, le cas échéant, lire votre manuscrit.

Retrouvez dans deux articles que j’ai publiés précédemment tous mes conseils pour l’élaboration de ce type de présentation :

🌷 ​Cliquez ici pour réaliser une présentation synthétique de votre livre.

🌷​ Et cliquez ici pour élaborer une présentation visuelle du contenu de votre oracle.

En envoyant ce type de document, vous mettez toutes les chances de votre côté que l’éditeur ou l’éditrice prenne le temps de lire votre manuscrit.

2. Envoyer une version de votre manuscrit non relue ni aboutie

Bien sûr, les éditeurs et éditrices sont habitué·e·s à lire des manuscrits à différents stades d’avancée et qui ne sont pas finalisés tant sur la forme que le contenu.

Cependant, je vous conseille d’envoyer un manuscrit le plus propre possible afin de faciliter sa lecture.

Prenez donc le temps de bien relire votre manuscrit et, si vous le pouvez, confiez-le à une personne de confiance dans votre entourage qui vous aidera à traquer les fautes de grammaire et les coquilles qui restent. Utilisez également le correcteur orthographique et grammatical proposé sous Word.

De même, évitez les sauts de ligne intempestifs et harmonisez la police utilisée dans l’ensemble de votre manuscrit. Et prenez soin d’augmenter le corps de police des niveaux de titres, afin qu’ils ressortent bien tout au long de votre fichier. Ils sont un repère essentiel à une bonne compréhension de votre contenu.

3. Transmettre votre manuscrit sans sommaire

J’en ai déjà parlé dans plusieurs articles précédents : pour un ouvrage en non-fiction, le sommaire est primordial, mais il est encore trop souvent oublié au moment de l’envoi du fichier aux maisons d’édition.

C’est pourtant le sommaire que l’éditeur ou l’éditrice regarde généralement en premier lieu afin d’avoir une vision rapide et synthétique du contenu d’un manuscrit. Cela lui permet de voir les points abordés dans l’ouvrage et la progression des développements.

Alors, plus vous le ferez apparaître de manière lisible dans votre manuscrit, plus vous faciliterez le travail de l’éditeur ou de l’éditrice. Vous l’aiderez à mieux appréhender le contenu de votre manuscrit.

🌷 Reportez-vous à mon article dans lequel je vous donne tous mes conseils pour réaliser un sommaire adapté à votre contenu : cliquez ici.

4. Ne pas personnaliser le contenu de votre mail

Les éditeurs et éditrices reçoivent fréquemment des mails standard qui manquent de personnalisation et d’incarnation. C’est d’autant plus vrai en cette période où le recours à l’intelligence artificielle participe à l’aseptisation des contenus.

Prenez donc le temps de rédiger avec soin votre mail d’envoi de votre manuscrit et de sa présentation, afin d’incarner au maximum vos propos, comme vous le feriez naturellement pour solliciter un employeur dans le cadre de l’envoi de votre candidature. Et n’oubliez pas qu’il s’agit de votre premier contact avec la maison d’édition, le choix de vos mots est donc d’autant plus important.

Pour éviter d’envoyer un mail type, vous pouvez partir de la raison pour laquelle vous sollicitez cette maison d’édition en particulier. Aussi, tout en restant concis·e, prévoyez une phrase pour préciser que vous êtes sensible à la ligne éditoriale défendue par la maison. Vous pouvez également citer un ouvrage de son catalogue que vous affectionnez tout particulièrement.

5. Ne pas respecter les consignes de soumission d’un manuscrit

À chaque nouvelle maison que vous sollicitez, soyez attentif et attentive aux indications mentionnées sur son site Internet. En effet, chaque maison a son propre mode de fonctionnement.

Certaines maisons préfèrent recevoir une présentation de votre projet accompagnée d’un extrait, quand d’autres souhaitent recevoir la totalité du manuscrit.

Surtout, respectez la demande de chaque maison d’édition, car sinon vous prenez le risque que votre envoi ne sera même pas regardé. Et vérifiez bien sous quel format vous envoyez votre manuscrit ou le dossier de présentation. Les maisons spécifient en général les extensions des fichiers qu’elles acceptent. Il est donc important d’en tenir compte.

6. Solliciter des maisons d’édition dont la ligne éditoriale n’est pas adaptée

Au cours de ma carrière en maisons d’édition, je ne compte plus le nombre de manuscrits que j’ai reçus mais qui n’entraient pas dans la ligne éditoriale que je développais.

Bien sûr, ce n’est pas très grave, mais cela encombre inutilement les messageries et ne présente aucun intérêt, ni pour vous-même ni pour l’éditeur ou l’éditrice qui reçoit votre mail. Aussi, j’insiste sur ce point qui peut sembler évident : prenez toujours le temps de parcourir de façon approfondie le catalogue de parution des maisons que vous souhaitez solliciter pour vérifier que le contenu de votre livre entre bien dans ce cadre.

Une précaution qui paraît simple, mais trop souvent oubliée par de nombreux auteur·e·s qui envoient en masse aux maisons d’édition dans l’espoir d’être publié·e·s.

À ce propos, plusieurs auteur·e·s me demandent s’ils ou elles doivent faire plusieurs salves d’envoi de leur manuscrit. Pour ma part, je conseille d’envoyer leur manuscrit à une première sélection de maisons d’édition, dont ils et elles apprécient particulièrement les publications.

Puis, en fonction des retours ou de l’absence de retours, je leur conseille d’élargir leur sélection et de procéder à un nouvel envoi à d’autres maisons d’édition. En gardant toujours en tête que selon les maisons, le délai de réponse peut varier et aller jusqu’à trois mois, voire plus.

7. Ne pas faire apparaître de façon visible vos coordonnées

Que ce soit dans le dossier de présentation de votre livre ou oracle, ou bien encore dans votre manuscrit, n’oubliez pas d’indiquer de façon claire vos coordonnées. Là encore, ce conseil peut paraître évident, mais il m’est souvent arrivé de rechercher les coordonnées de l’auteur·e, qui étaient seulement indiqués au bas du mail envoyé, mail que j’avais souvent du mal à retrouver dans ma boîte aux lettres.

Alors, pour faciliter la tâche à l’éditeur ou à l’éditrice qui cherche à vous contacter, n’hésitez pas à multiplier les endroits où vous indiquez votre mail et votre numéro de téléphone : dans le mail, dans le dossier de présentation ainsi que dans le manuscrit, en première page (certain·e·s auteur·e·s les indiquent en en-tête, mais je trouve personnellement que cela alourdit la présentation du texte à chaque page).

8. Se décourager en cas d’absence de réponse

Beaucoup d’auteur·e·s attendent une réponse rapide des maisons d’édition et se découragent en cas d’absence de réponse dans le mois suivant l’envoi de leur manuscrit.

Comme je l’ai dit plus haut, certaines maisons mettent parfois trois mois à répondre, alors ne soyez pas trop impatient·e·s.

Pour l’anecdote, en tant que conseillère éditoriale, les maisons d’édition avec lesquelles j’ai l’habitude de collaborer me répondent en général assez rapidement. Mais récemment, certains projets ont mis du temps à recevoir un avis des éditeurs et éditrices.

Ainsi, pour deux projets envoyés courant avril, je n’ai eu le retour de plusieurs maisons qu’au mois de septembre. Le délai a été plus long que prévu, mais s’est soldé par le placement des deux projets dans deux maisons. L’absence de réponse ne voulait, dans ce cas, pas dire que les maisons d’édition n’étaient pas intéressées et la patience a fini par payer !

De plus, vérifiez toujours bien ce qui est indiqué sur chaque site des maisons d’édition. Certaines spécifient que sans retour dans un délai précis, vous pouvez considérer qu’elles ne sont pas intéressées par votre manuscrit. Inutile, donc, de les relancer si le délai est passé.

🌷​ En complément, lisez mon article dédié à la checklist avant envoi de votre manuscrit aux maisons d’édition, cliquez ici.

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